Nicolas Eyheragaray: Content de son année
L’arrière Nicolas Eyheragaray, a quitté la saison luzienne le mardi 19 août au terme d’une partie où, associé à Alex Hormaetxea il a perdu en deux manches, 8-15 et 7-15. Un score qui paraît lourd mais qui ne reflète pas complètement la rencontre. Il faut dire d’abord qu’il affrontait la paire championne du monde en titre, Diego Beascoetxea et Eric Irastorza. Et quand ces deux là sont en pleine forme, ils sont intouchables. Et en forme ils le sont, en particulier le grand Eric qui fait un mois d’août éblouissant à Saint-Jean. Il faut aussi tenir compte du temps de jeu : 1 h 10. Comparé au résultat brut cela signifie que Hormaetxea et Eyhegaray ont certes rendu les armes mais en luttant avec la dernière énergie sur chaque point. On relèvera enfin qu’en chaque début de manche ils ont tenu l’égalité avant de céder face à la puissance de feu de l’adversaire.
« Je crois qu’on s’est bien battu, confirme Nicolas. Mais en face ça joue terrible. C’est une autre classe. On a donné tout ce qu’on pouvait. Alex n’a pas eu vraiment de réussite mais il faut dire qu’il a beaucoup tenté pour essayer de faire sauter le verrou adverse. Alors par force on fait plus de fautes ».
Nicolas n’est pas vraiment sorti abattu de la cancha. Il s’attendait à subir un tel sort. Il était plutôt inquiet pour un doigt de la main droite qui le faisait souffrir depuis quelques jours (il n’en a pas fait une excuse, loin s’en faut). Il craignait une fracture. Une IRM passée le lendemain l’a en partie rassuré. « Il s’agit d’un épaississement d’un tendon et en fait il faut juste du repos et c’est ce que je vais faire » dit Nicolas.
Cela dit, Nicolas est loin d’être mécontent de son année. Qui avait démarré de façon « rêvée » pour lui puisqu’il a passé quatre mois aux Etats-Unis à Fort Pierce d’abord puis à Orlando au sein d’un petit groupe de quatre compatriotes dont Tambourindeguy et Olharan. « J’ai même participé au grand rassemblement du Citrus à Orlando avec tous les grands joueurs de tous les frontons, dit-il. Je faisais équipe avec Jon (Tambourindeguy). On a bien bataillé. On n’a pas fait de résultat mais on a bien fait suer les meilleurs. J’ai conscience que j’ai progressé grâce à cette expérience. Je crois avoir franchi un cap. J’aurai pu avoir de meilleurs résultats mais je suis un peu limité par mon gabarit pour un arrière… »
Pour l’avoir vu jouer pas mal de parties cet été, on confirme : il a beaucoup progressé. Au point de s’installer parmi les meilleurs arrières cet été. « Je suis satisfait de ma saison, dit-il. Je crois que j’ai bien joué et que j’ai fait de bonnes parties notamment en juillet contre les gros (Lopez, Goikoetxea) ou avec les gros. C’était formidable… »
Normalement, comme il a perdu sur la route du Trophée de Mauléon qu’il avait remporté il y a deux ans, sa fin de saison s’est éclaircie. Pour l’instant seuls deux rendez-vous figurent à son agenda : le 8 septembre les Masters à Biarritz et en octobre, toujours à Biarritz, en Coupe d’Aquitaine associé à Aimar.
Si Nicolas continue de partager son temps entre la pelote et son travail de boulanger à Mauléon, chez Pierre-Laurent Ithurralde, lequel essaie toujours d’aménager son emploi du temps, il envisage une prochaine année entièrement consacrée à la pelote. Loin des fournils donc. « J’aimerai repartir aux Etats-Unis, confie Nicolas. Pour le début d’année c’est en bonne voie mais je voudrai avoir un contrat à l’année. Je vais voir ce que l’on me propose ». Après tout il n’a que 24 ans.
Dans ce cas j’abandonnerai mon job de boulanger avec un peu de regrets mais on ne vit qu’une fois. Quand une occasion se présente il faut la saisir… »
S’il ne joue pas, Nicolas ne néglige pas l’indispensable entretien physique. « Je fais toujours du physique, dit-il. J’ai la chance en plus de pouvoir disposer d’installations à Mauléon pour la musculation ou le travail en piscine. En plus je n’hésite pas à aller jouer tous seuls de longs moments au fronton de Mauléon ». Il regrette juste la disparition de la cellule d’entraînement (Camy, Algalarondo, Etcheverry) mise en place l’an passé pour les pros français. « C’est un peu dommage mais c’était très difficile à gérer. Chacun a son boulot à côté de la pelote et ce n’est pas toujours facile de se libérer » explique Nicolas. Mais sa vie de puntiste continue. Souriante en ce moment.