Alex Hormaetxea: Le plaisir de jouer

Alex Hormaetxea est de retour sur la cancha luzienne après un unique passage en juillet. Un joueur très avenant que l’on est toujours heureux de voir s’exprimer au jai alai de Saint-Jean. Mais s’agissant de parler de lui on ne peut pas ne pas rappeler son étonnante destinée par rapport à l’ensemble des puntistes.

Son histoire est à l’envers de celle des basques qui ne cessent de rêver d’Amérique. Lui, il y est né, à Fort Pierce dans un environnement de cesta punta. Mais la vie a fait que sa famille a dû rentrer à Bermeo alors qu’il avait onze ans. Avait-il tourné la page ? Pas tout-à-fait. L’idée restait au fond de ses pensées alors même qu’il ne jouait pas à la cesta punta où il est arrivé sur le tard (20 ans).

C’est là que les USA ont recommencé à l’obséder un peu. Sans grand réussite à l’exception d’une pige de quelques semaines qui lui ont permis d’aller revoir sa grand-mère. Le miracle s’est produit à Saint-Jean-de-Luz en 2012. Beni, l’intendant du fronton de Dania était venu en observateur. Il a proposé un contrat à Alex qui a sauté sur l’occasion. Fini les levers au petit matin pour travailler au port de Bilbao. Il a amené femme et enfants pour vivre enfin son rêve américain auprès de ses ascendants.

Depuis il a pris le rythme habituel des pelotaris basques d’Amérique : l’hiver aux US l’été au pays. Avec quand même un petit programme. « J'ai joué six parties en deux semaines en Hegoalde et deux en Iparalde. J'aurai préféré jouer plus. Ce que je veux de toute façon c'est jouer au maximum. Du coup je suis resté avec la famille et j'ai profité de tout le monde. C'était très bien aussi ». Est-ce que cela a été un problème pour son rythme ou au contraire une pause, un repos nécessaire ?

« Cela n'a pas été un problème pour moi, je dirais même que c'était bien pour rentrer progressivement dans le rythme des parties plus physiques que les quinielas, dit-il. Même si j'avais fait une très bonne préparation physique ».

Revenons à Dania. « J'ai joué toute l'année avec les meilleurs joueurs sur la seconde partie de l'année et je suis restée dans le top 5 dans la compétition en individuel mais aussi j’ai été deuxième meilleur avant dans mon fronton, dit Alex. C'est une situation idéale car je joue l'hiver les quinielas aux USA et l'été des parties chez moi au pays basque. C'est un rêve de pouvoir vivre de sa passion ».

Est-il toujours heureux d'avoir déménagé avec femme et enfant pour cette nouvelle vie? « Mon fils est à l'école le matin et je me suis inscrit moi aussi à l'université (en ligne à la maison) pour une formation business administration, explique Alex. Je pense déjà à ma reconversion, mais pas avant 10 ans et je reviendrai travailler ici avec toute ma famille. Ma femme travaille pour la télévision. J'ai un contrat jusqu'à novembre et j'espère signer une année de plus dans les mêmes conditions. Nous verrons ensuite, je suis de nature à ne pas m'inquiéter ».

A-t-il suivi les parties ici depuis  qu'il est revenu en vacances? « J'ai vu la finale du grand slam, dit-il. Ce sont les quatre joueurs référents en ce moment qui étaient en lice. C’est un vrai plaisir de les voir jouer mais de jouer contre eux aussi aurait été formidable car tu apprends sans cesse contre eux. Ce soir je vais jouer avec Nicolas Eyheragaray. Il y a deux ans, au Gant d'or nous étions déjà ensemble. Il progresse d'année en année. C’est très bien qu'il soit venu aux USA pour se perfectionner et progresser. Il est bien que les jeunes puissent jouer toute l'année, tout le monde progresse ensemble ». Et ses adversaires du soir Garcia et Etcheto? « La partie s'annonce difficile, dit Alex. Ils commettent peu d'erreurs. Nous n'avons pas de tactique déjà définie, nous verrons comment cela se présente et voir si je peux finir les points ». La réponse est dans la première page du Cesta Berriak….

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