Laurent Garcia: La force tranquille

Pour Laurent Garcia, c’est un grand retour au jai alai de Saint-Jean-de-Luz où il n’a pas joué depuis 2011. Toujours ces embrouillaminis d’empresas. Il était passé dans l’équipe jai alive de la famille Eguiguren avant de revenir cette année dans l’association Pro Tour initiée par tous les grands frontons de la région. Il est heureux de ce retour au bercail local même s’il avoue avec une grande honnêteté « n’avoir pas eu trop le choix ». « Je pense que je n’entrais plus dans les souhaits d’Eguiguren, dit-il. Mon âge sans doute (ndlr : 40 ans le  20 août prochain). Mais moi j’estime que j’ai encore quelques belles années de carrière devant moi. J’ai l’envie et la forme physique. J’ai eu la chance d’être complètement épargné par les blessures. Tant que je pourrais défendre mes chances correctement je resterais sur les canchas ».

Et juste pour le prouver, s’il le fallait, il a conquis, le printemps dernier, le titre de champion de France Elite Pro associé à David Minvielle. Pour moi c’était bien, dit Laurent. Mais on a surpris beaucoup de monde. Sauf moi… » En cette soirée du mardi 29 juillet, il va former avec Eric Irastorza une paire « d’anciens ». « Eric fera 38 ans le 15 août et moi 40 le 20, explique-t-il. Depuis l’arrêt de Félix nous sommes les plus anciens sur le circuit pro » . ET ses rapports avec les jeunes joueurs ? « J’en ai peu à part avec Nicolas Etcheto car on s’entraîne souvent ensemble, confie-t-il. Mon vrai contact avec les jeunes a lieu au club de Bidart dont je suis le président depuis 12 ans. Nous avons deux sélectionnés en cesta punta pour les Mondiaux amateurs du Mexique (Jon Belli et Stéphane Amati) et une pléiade de jeunes qui ont disputé les finales des championnats dans toutes les catégories ».

Ses mensurations (1m88) et son gabarit (95 kg) l’auraient normalement destiné au poste d’arrière. « J’ai toujours joué devant, répond-t-il. Je n’ai jamais été tenté par l’arrière. Sans vouloir me comparer techniquement j’ai le même gabarit que Goikoetxea. Comme quoi c’est possible... Je ne suis pas un forçat de l’entraînement. J’adapte ma préparation  pour être performant, sans plus ». Il aura quand même besoin d’être en condition car après plus de trois mois de coupure un joli programme l’attend dans les prochaines semaines. Peut-être sera-t-il en finale mardi prochain mais quoi qu’il en soit il sera en lice lors du tournoi suivant en compagnie de son complice d’entraînement Nicolas Etcheto. Ensuite il participera au Gant d’Or et aux Masters de Biarritz ainsi qu’à la Coupe d’Aquitaine disputée entre Biarritz et Villenave d’Ornon avant d’aller à Pau pour la Coupe de Noël. « C’est clair, les choses s’accélèrent, dit-il. Surtout qu’en plus je joue en place libre à Bidart dans le cadre du Trophée Jean Jacachoury, du nom du maire grand amteur de pelote et qui nous a quittés trop tôt. On joue tous les mardis d’aujourd’hui au 26 août dans le format traditionnel des parties en 40 points. Tous les joueurs classés en Nationale A de tous les clubs participent et ce sont les gamins du club qui assurent le lever de rideau ».

Il est heureux de renouer avec le fronton de Saint-Jean. « C’est toujours très agréable, dit-il. Il y a du public et l’organisation est très bien huilée. Je suis parfaitement prêt dans la tête et dans les jambes. Je suis impeccable… » Et heureux de jouer avec Eric Irastorza. « Nous étions ensemble aux Mondiaux de 1998 (déjà à Mexico), se souvient-il. C’était notre véritable départ de puntistes. Dans la foulée Eric est parti à Miami et moi je suis rentré à Quiksilver où je suis toujours (marketing digital). A vrai dire je n’ai jamais été vraiment tenté par l’Amérique. Ici j’avais la famille, le boulot et très vite la responsabilité du club de Bidart. Cela suffisait à mon bonheur ».

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