Eric Irastorza: L’atout cœur des internationaux
En ce jeudi 17 juillet les Internationaux de Saint-Jean-de-Luz attaquent le deuxième tournoi de la saison 2014. L’occasion de revoir Eric Irastorza qui au fil des ans, dans le sillage de ses années de feu, est devenu (et reste) la coqueluche des canchas (et en dehors aussi) du Pays Basque.
Lors de sa première apparition, le 8 juillet, à l’occasion de la soirée inaugurale de la saison, il n’avait pas été complètement à la hauteur de sa réputation. Il explique : « Je n’avais pas joué depuis trois semaines en raison d’une blessure (une pelote avait violement heurté un tibia) et en plus je me suis retrouvé sur la cancha quasiment en descendant de l’avion. En plus j’étais en délicatesse avec mon bras ».
On n’en est plus là, le décalage horaire a été digéré, le coup au tibia n’est plus qu’un mauvais souvenir et le bras va bien mieux même si, dit-il, « je ne suis pas encore à 100% ». Mais surtout il est en train de retrouver ce qui lui manquait le plus : le rythme. «A 38 ans il faut que je joue, que je joue, que je joue encore sinon les articulations sont récalcitrantes » confie-t-il. Et ce ne sont pas les rendez-vous qui lui font défaut cette saison. Même s’il a dû décliner son invitation à une partie à Gernika (toujours le bras), mardi soir il était à Markina Pour une partie gagnée alors qu’il était associé à un… amateur.
Et il est très motivé. Essentiellement pour aller en finale défier son meilleur ami-ennemi, Imanol Lopez. « Nous sommes les patrons de la cesta punta au poste d’arrière, explique Eric. Tous les deux, on n’arrête pas de se tirer la bourre. Et j’espère bien qu’on va se retrouver face à face en finale ici à Saint-Jean ».
Quant à la suite de sa carrière aux Etats-Unis il entre un peu dans le flou. Pas à cause de son âge mais en raison d’un changement de propriétaire au fronton de Miami. Une des conséquences immédiates est le retour anticipé en Floride de quelques « grands ». Ainsi Imanol Lopez et Inaki Goikoetxea ont été priés de couper leurs « vacances » européennes en deux et de rentrer dès la fin juillet. Eric devrait bénéficier d’un passe-droit. « A 98% je pense être là encore en août » dit-il. « Je ne suis pas vraiment inquiet, ajoute-t-il. Je n’ai pas envie d’arrêter mais s’il le faut… Je suis beaucoup plus inquiet pour les jeunes. Cela risque d’être très compliqué pour eux ».
Mais le futur reste à écrire. « J’ai certes un contrat en béton mais il ne court que jusqu’à décembre, explique-t-il. On va rediscuter en novembre mais je ne suis sûr de rien. Je suis à un tournant de ma vie. Je ne sais pas du tout ce que sera mon lendemain. Je regarde, j’écoute, j’analyse et je prendrais ma décision le moment venu ». S’il était contraint de rentrer au pays, outre un choix professionnel qui reste à faire, il est presque certain qu’Eric s’impliquera de tout son poids dans la vie de la cesta punta. « Il faut mettre en place un vrai système avec au moins un championnat d’Elite Pro, dit-il. Pour que ce sport retrouve toute sa vitalité il faut que ce soient les meilleurs qui soient sur la cancha et qu’ils se tirent la bourre. Mettons en place un top 6 ou un top 8 en réunissant vraiment tous les meilleurs sans soucis de frontières ou d’impresas et là on redonnera une vraie crédibilité à la cesta punta ».
Eric pense là qu’il va disputer au sud dans des équipes mélangeant pros et amateurs avec le souvenir très récent d’une soirée à Gernika. « L’affiche était Goiko-Irastorza contre Beascoetxea-Lopez, dit-il. Je n’ai pas pu jouer à cause de mon bras (remplacé par Hernandez) mais j’étais là et j’ai été présenté avec les joueurs. Il y avait 1800 personnes. Quand je suis rentré dans le fronton, j’ai eu la chair de poule… »