Jon Tambourindeguy: L’expérience américaine
Jon Tambourindeguy est un joueur particulier. Talentueux, généreux, volontiers fort en gueule, il fait partie de cette génération révélée par des titres lors des championnats du monde amateurs 2010. Mais son histoire avec les Internationaux de Saint-Jean-de-Luz est toujours curieuse. L’an dernier il était entré dans le jeu en raison de la blessure de Diego Beascoetchea. Cette fois il a été inscrit au programme parce que Christophe Olha a choisi une autre voie que l’association Pro Tour.
En 2013 il avait parfaitement tiré son épingle du jeu. Pourquoi en serait-il autrement cette année. D’autant plus qu’il arrive au sortir d’une belle expérience américaine de plus de quatre mois en début d’année. Il a eu en effet, avec trois de ses camarades, l’occasion de s’exprimer sur les frontons de Fort Pierce et d’Orlando. « Sportivement il y avait du gros niveau et donc c’était très intéressant, dit Jon. Un excellent exercice pour nous. On y allait pour ça. C’était une occasion unique et on a su la saisir… » Les garçons sont partis sans préparation spécifique alors qu’ils allaient affronter un régime particulier de deux sorties les vendredis et samedis suivies d’une le dimanche à des heures inhabituelles (midi le dimanche).
« C’est intense physiquement mais pas très long, avoue Jon. Nous sommes jeunes alors on peut gérer plus facilement ». Là-bas ils ont bénéficié de l’accueil bien sympathique et surtout des conseils avisés de Saint Esteben, le premier pelotari français à rejoindre les Etats-Unis, et d’Erdocio, celui qui a fini le plus tard (en âge). Jon est-il sorti plus fort de ce séjour ? « Je ne sais pas, répond-t-il. Nerveusement et mentalement c’est très costaud. On a été convié au Citrus où le niveau est énorme. Cela nous a fait bizarre. On a joué dans un jai alai bondé mais on n’a pas été très performant. IL est vrai qu’on s’était mis la pression. On va voir cet été si cela a été bénéfique… »
Il revient cependant avec quelques certitudes. A Fort Pierce, derrière l’intouchable Eguiguren, il a terminé à un classement honorable. A Orlando, où il reconnaît que le niveau était un peu inférieur, il a remporté la « triple couronne » (plus grand nombre de victoires, meilleur en simple et meilleur en double). Dans la foulée il a eu des contacts avec le fronton de Miami (le sommet). Un peu d’espérance et beaucoup de craintes. « Ce sont de nouveaux propriétaires, dit-il, et les choses ne se passent pas très bien. On aurait pourtant bien aimé faire des choses là-bas car le niveau est ahurissant. Qu’importe je suis déjà très heureux d’avoir vécu l’expérience du début d’année. Moi et mes copains nous avons pris ce qu’il y avait à prendre… »
En ce mardi 8 juillet il assure donc l’ouverture aux côtés de l’imposant Eric Irastorza. « Comme d’habitude je vais me battre » affirme-t-il avec force. Il se souvient avoir gagné plusieurs tournois en 2012 avec le même partenaire. Et avec l’espoir que la situation des pelotaris pros du Pays Basque se stabilise. « Nous avons vraiment envie que ça bouge du côté des instances, dit-il. Pour l’instant on ne comprend pas tout. On a besoin d’une structure installée, forte qui ne fasse pas de place au bricolage et au copinage. Car même si on fait une très bonne saison cela ne change rien pour la suivante. Quant aux amateurs ils n’ont pas la moindre visibilité. Nous devons réfléchir pour avancer concrètement. Nous en parlons entre nous. On verra. En attendant j’essaie d’être le plus sérieux possible. Je dois m’entraîner fort et après on verra… »
Garçon hyper actif, en dehors de ses sorties pros, il travaille en milieu scolaire. Et là il veut aller plus loin. Il a fait acte de candidature auprès de plusieurs mairies pour participer à l’organisation des activités créées dans le cadre des nouveaux rythmes scolaires. A bon entendeur…